Tant de promesses...

Le début de la saison 1980 était plein de promesses pour l’écurie Renault F1, et ses pilotes Jean-Pierre Jabouille et René Arnoux.

Au Grand Prix du Brésil sur le circuit d’Interlagos, situé à 850m d’altitude, les Renault dominaient les débats, bien aidés par le moteur turbo qui leur donnait un avantage substantiel en puissance. Jabouille décrochait la pole et menait 25 des 40 tours de course, mais devait abandonner sur bris de… turbo et c’est son coéquipier Arnoux qui s’imposait.

Même scénario deux semaines plus tard à Kyalami en Afrique du Sud (également en altitude) où Jabouille faisait, une fois de plus, la pole, menait bon train mais était contraint à l’abandon (sic), et c’est Arnoux en embuscade, qui remportait les lauriers.

Ceci devint une situation familière pour le malchanceux Jabouille, qui était contraint à l’abandon à chaque course, et ce jusqu’au Grand Prix d’Autriche sur l’Österreichring (dixième manche de la saison), où la mécanique ne le laissait pas tomber et il remportait l’épreuve! Son immense travail de développement pour Renault pendant quatre saisons était récompensé, et il signait la deuxième et dernière victoire de sa carrière en Formule 1.

Photo ci-dessus : Jean-Pierre Jabouille célèbre son triomphe sur le podium du Grand Prix d’Autriche 1980 en compagnie d’Alan Jones (2e) et Carlos Reutemann (3e).

La malchance ne lâchait pas le longiligne français, qui devait abandonner alors qu’il menait à Zandvoort et à Monza, et qui était victime d’un terrible accident, quand une défaillance mécanique le propulsait de face contre les rails de sécurité au Canada, lui brisant grièvement les deux jambes.

Les blessures de Jabouille le mettront sur la touche jusqu’à la troisième manche de la saison 1981 (il avait signé pour l’écurie Ligier), mais il réalisait rapidement qu’il n’avait pas retrouvé l’entièreté de ses moyens et décidait de mettre un point final à sa carrière en F1, et de devenir team-manager dans l’écurie Talbot-Ligier en 1982.

Photo ci-dessous : Arnoux et Jabouille sont confiants à l’orée de la saison 1980. Trois victoires mais tant d’abandons suivront pour les valeureux pilotes français…