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La ruse du Professeur

27. Jul 2021 
par Ziv Knoll
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Les McLaren MP4/4-Honda, dessinées par l’ingénieur américain Steve Nichols, et dans une moindre mesure par Gordon Murray (directeur technique), étaient tellement dominatrices en 1988.

Ayrton Senna, sur une autre planète en terme de vitesse, dominait les essais du Grand Prix de Monaco et s’emparait de la pole avec une avance énorme de 1.4 secondes (!) sur Prost, pourtant pas manchot. Berger sur Ferrari était encore plus loin, à 1.2 sec du Français, un gouffre.

Au départ, Senna menait la dance et Berger passait Prost en délicatesse avec sa 2e vitesse qui refusait momentanément de passer. On le sait, il est quasi impossible de dépasser sur ce tracé et Prost restait bloqué derrière Berger jusqu’au 54e tour, quand il trouvait enfin l’ouverture à l’approche de Sainte-Dévote.

Senna avait alors une avance de plus de 50 secondes.

Essayant de mettre malgré tout un peu de pression sur son coéquipier, Prost se mit à battre le record du tour. Senna répondait, et les deux champions amélioraient leurs temps à chaque passage, engageant une lutte à distance.

Pour le leader, cette bataille n’était pas nécessaire, car son avance était telle que Prost n’était pas en mesure de le rattraper à la régulière. Mais Senna fier combattant, voulait écraser son adversaire et prouver définitivement qu’il était le plus rapide des deux.

Fierté mal placée, car au 67e tour, Senna fit une erreur au virage du Portier (photo ci-dessous), et sa McLaren s’en allait tout droit dans les rails. Suspension avant gauche détruite, c’était l’abandon. Dépité, le Brésilien disparaissait en direction de son appartement, sans passer par le paddock où l’attendait son équipe.

Prost, ravi de son coup, s’imposait pour la 4e fois à Monaco en cinq ans, prouvant que pour s’imposer à Monaco, il ne fallait pas forcément être le plus rapide.

Source: DR

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