Un homme de parole

Après une saison 1977 décevante avec le Team Tyrrell et sa peu-compétitive six-roues, Ronnie Peterson accepte l’offre de Colin Chapman et revient dans le Team Lotus, aux-côtés de Mario Andretti. Il accepte aussi le statut de deuxième pilote et promet d’aider l’Américain dans sa quête du titre.

Mario Andretti se souvient : “Je connaissais Ronnie depuis longtemps, et je savais que c’était quelqu’un d’honorable. C’est vrai que je n’étais pas vraiment enthousiaste quand Colin m’annonçait que Ronnie pourrait revenir chez Lotus. Mon sentiment était que j’avais fait ma part de boulot pour que Lotus revienne aux avant-postes, et je sentais que 1978 pourrait me permettre de me battre pour le titre et je ne voulais pas que quelque chose vienne entraver mes plans.”

Mario continue : “Ronnie était un pilote fantastique. Il était un pilote numéro 1, et rien d’autre. Il me semblait ridicule qu’un gars avec son talent et expérience doive accepter les restrictions d’un numéro 2. En même temps, j’avais expliqué ma position très clairement à Colin. L’ accord stipulait que si les deux voitures étaient en tête sans problèmes, alors c’est moi qui devait gagner. Ronnie l’a accepté en signant son contrat. Plus important encore, il donnait sa parole.”  Et très honorablement, Peterson tint parole.

Les Lotus 78 et 79 dominent la saison 1978 et Mario Andretti remporte six courses et le championnat, alors que Ronnie Peterson en gagne deux et reste régulièrement, comme promis, derrière son coéquipier, comme au Grand Prix des Pays-Bas (dessin ci-dessous). Tristement, Peterson meurt de ses blessures après un horrible carambolage au départ du Grand Prix d’Italie, le lendemain du sacre d’Andretti…