" Ce gars ne baissait jamais les bras"

L’Australien Alan Jones, champion du monde de F1 1980, a couru contre Gilles Villeneuve pendant plusieurs années, et s’en souvient dans son language bien imagé :“Vous voulez savoir ce qui me vient immédiatement à l’esprit à propos de Gilles ? J’étais derrière lui pendant les premiers tours à Monaco en ’81, moi dans la Williams FW07 et lui dans cette horreur (shit-box) de Ferrari turbo.”

Jones continue : “Il me retenait un peu, et nous le savions tous les deux. Maintenant, la majorité des pilotes dans cette situation, têtus, tiendraient bon à tout prix, mais Gilles était plus intelligent que cela. Son ‘vieux tank’ était si lourd, et il savait que s’il restait devant moi en forçant le rythme, ses freins ne tiendraient pas la distance.”

“Alors il me laissa passer à Mirabeau (photo ci-dessus) – par cela j’entends qu’il m’a laissé une ouverture d’à peu près trois centimètres de plus que la largeur de ma voiture ! Il ne m’a pas rendu la vie facile, mais il me laissait la possibilité, si je voulais tenter le coup – et je savais sans aucune hésitation, que cette ouverture laissée, ne se refermerait pas, une fois que je m’y étais engouffré. Ce qui n’était pas vrai avec quelqu’un comme Piquet.”

Alan Jones conclut : “J’ai eu des ennuis techniques plus tard dans la course, et Gilles m’a passé à nouveau et a gagné – et le plus grand compliment que je puisse lui faire est de dire, alors que je n’étais pas exactement fou de joie, que j’étais content que ce soit lui qui en ait bénéficié. Ce gars ne baissait jamais les bras. Un type adorable, et un fantastique pilote de course – le meilleur contre lequel j’ai eu la chance de courir…”

Nous ne pouvons qu’être d’accord avec Alan Jones, et bien que Gilles Villeneuve n’ait gagné que 6 Grand Prix de Formule 1 pendant sa trop courte carrière, beaucoup le considèrent, comme un des plus rapides, si pas le plus rapide, et certainement le plus téméraire de l’histoire. Légendaire Gilles…