Discuter F1 avec Perry McCarthy
J’ai récemment eu le plaisir d’interviewer l’ancien pilote de Formule 1, Perry McCarthy. En 1992, Perry conduisait pour la modeste et vouée à l’échec, écurie Andrea Moda. Il ne réussissait jamais à se qualifier et l’écurie sombrait, alors que son propriétaire était arrêté pour fraude, dans le paddock du Grand Prix de Belgique. Perry devint alors le fameux Stig de l’émission Top Gear sur la BBC, et récemment publiait sa biographie : Flat Out, Flat Broke.
Il est à présent très demandé comme conférencier dans les séminaires de motivation de grandes entreprises.
Quand, pour la première fois, tu faisais ton entrée dans un paddock de Formule 1, ça devait te faire un effet bizarre, n’est-ce pas ?
“Il y a une connection avec Ferrari ici, car la première fois que je conduisais une F1, c’était à Silverstone quand je testais pour l’écurie Arrows/Footwork, et la première personne qui vint vers moi était Michele Alboreto et Michele m’a dit “Perry, bienvenu en Formule 1″. C’était vraiment sympa de sa part. Pour moi, ça avait une importance énorme, c’était en 1990. C’était cool. Puis, et je ne le savais pas à l’époque, mais Michele et moi allions travailler ensemble pour Audi, mais Michele est plus connu comme pilote Ferrari. Comme jeune pilote – bien que je n’étais déjà plus si jeune – j’étais aux anges. Voilà mon histoire Ferrari.”
Tu ne viens pas d’un milieu aisé et tu travaillais sur une plate-forme pétrolière pour financer ton début de carrière.
“Oui, c’était vraiment difficile; ce qui est drôle, c’est qu’effectivement, nous avons été élevés modestement, mais juste au moment où j’arrivais en course auto, mon père à fait de bonnes affaires. Je travaillais dans l’ l’extraction de pétrole, mais je n’avais jamais assez d’argent pour courir. Mon père m’a alors prêté 15000£ pour que je puisse courir. Ça m’a bien aidé et puis les sponsors sont arrivés.
Perry mentionne souvent Ferrari et Gilles Villeneuve comme sa première inspiration pour devenir un jour pilote de course
“Une des choses principales qui m’a attiré vers la course automobile, c’est de regarder les évolutions de Gilles Villeneuve au sein de l’écurie Ferrari, fin des années 70. Je n’avais que 18 ans. C’était assez tard pour démarrer, mais la lecture sur Ferrari, sur Villeneuve et sur les autres pilotes, a provoqué cette étincelle, j’en avais vraiment envie. Comme tout pilote, je rêvais de rouler pour Ferrari un jour.”
“Quand j’étais en Formule 1 avec Andrea Moda, nous étions si petits: pas moyen de faire quoi que soit. C’était un désastre complet. J’étais fier d’avoir réussi à arriver en F1, mais cette période était si décevante. Tout le monde savait que c’était perdu d’avance.”
Perry McCarthy au volant de l’Andrea Moda à Monaco (photo fournie par Perry McCarthy
“Je voulais ensuite devenir pilote d’essais Ferrari et demandais son aide à Niki Lauda, qui poliment me dit que je n’avais aucune chance, car mes performances en F1 ressemblaient à celles de Mickey Mouse!”
“Le niveau a très fort augmenté ces 30 dernières années. Damon Hill et moi sommes arrivés en F1 en même temps, et Damon était chez Brabham, qui n’était plus que l’ombre de ce qu’elle avait été. La majorité du temps, il n’arrivait pas à qualifier la voiture. L’écurie n’était pas au niveau. Nous passions beaucoup de temps ensemble, car nous n’étions pas sur la piste.”
Perry McCarthy testant la Benetton de Formule 1 – Photo fournie par Perry McCarthy
Voudrais-tu voir Andretti en Formule 1 ?
“Absolument, je serais ravi de voir l’écurie Andretti en Formule 1. Ils savent ce qu’ils doivent faire, combien de moyens engager pour être compétitifs. Et quel nom ! Mario est une légende et Michael a eu sa chance comme pilote de F1 puis a fait une carrière incroyable en IndyCar, comme pilote et comme propriétaire d’écurie. Donc, bonne chance à Andretti en F1, car j’aimerais qu’il y ait plus de 20 voitures sur une grille de F1; 26 serait formidable.”
Mais il y a trop de pilotes compétents et pas assez de places disponibles en F1…
“Oui, ce sera toujours le cas, mais quelques baquets en plus en F1 ne feraient pas de mal. Quand tu as un champion de Formule 2, il est très décevant de ne pas le voir obtenir sa chance en F1, les fans veulent voir cette progression. Mais Oscar Piastri a finalement sa chance. Il est vraiment incroyable. Il gagne partout où il court. Il va saisir sa chance.”
“Des pilotes qui ont couru avec moi en Formule 3, huit ou neuf ont réussi à arriver en F1. Ces quelques années ensemble en F3; Moi-même, Damon Hill, Johnny Herbert, Erik Comas, Bertrand Gachot, Julian Bailey, Martin Donnelly… tous pouvaient remporter le championnat, tel était le niveau. Plus tard en Formule 3000, avec Jean Alesi, Eric Comas, Eric Bernard… il y avait énormément de talents sur la grille. Et comme tu disais, avec peu de places disponibles en F1. Et des pilotes très talentueux devaient en plus amener pas mal de sponsors pour pouvoir obtenir un volant en fond de grille. C’est la dure loi de ce sport. Tout est une question de timing dans une carrière, Clare.
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