Momo, Arie et moi
Les 24 Heures de Daytona 1998 avaient lieu sur le circuit routier du Daytona International Speedway. La victoire au général est revenue à la Ferrari 333 SP No.30 engagée par le Doran-Moretti Racing et pilotée par Giampiero Moretti, Arie Luyendyk, Mauro Baldi et Didier Theys.
Photo ci-dessus : Giampiero Moretti, au volant de sa Ferrari 333 SP aux couleurs ‘Momo’, passe la ligne d’arrivée en vainqueur après 24 heures de course intense.
Didier Theys, en exclusivité pour The Human Side of Racing, raconte son histoire: “Pour moi, à priori, cette victoire à Daytona avait la même saveur qu’une victoire à Lime Rock ou Mid-Ohio par exemple. Ce n’est que plus tard, que je réalisais l’impact de cette course et l’importance de l’avoir remportée.”
Didier continue : “Ce n’est qu’après que tu réalises que tu as gagné une grande course, que tu seras inscrit dans les annales, qu’on se souviendra du vainqueur de Daytona et pas forcément de celui de Lyme Rock. Et aussi, le regard changé, que les gens portaient à présent sur moi.”
DT: “Cette victoire aussi, et je ne pouvais l’imaginer à l’époque, m’ouvrait plus tard, j’en suis persuadé, les portes de chez Ferrari, avec qui je bosse depuis 12 ans déjà.”
Theys se souvient à présent de Moretti : “c’est d’abord un grand passionné, un pilote rapide malgré tout, il faisait de très bons relais. Ce n’était pas un pilote qu’on utilisait pour faire les qualifs, ce qu’on demandait de lui, c’était de faire des relais solides, ce qu’il faisait car il était bon dans le trafic, et puis c’était un type sympa : le cigare, le petit verre de rouge le soir… c’était des week-ends où on s’amusait quand même. C’est peut-être moins drôle de nos jours. On se prenait moins au sérieux.”
Didier continue : “Arie (Luyendyk), c’est un copain de longue date. On a le même back-round, on vient de milieux modestes en Hollande et en Belgique, on est sur la même longueur d’onde.”
“En course, il a fait un truc super : dimanche, au petit-matin, grâce à son expérience sur piste ovale, il sent une légère vibration sur le banking. C’est la pédale de freins qui commence à s’enfoncer et ni une ni deux, sans poser de questions, il rentre dans les pits, et dit à Kevin Doran (le team manager) qu’il croit qu’on a un roulement de roue qui commence à se barrer.”
Theys explique : “Quand le roulement de roue fait vibrer le disque de frein, ça repousse les plaquettes vers l’extérieur du calliper, donc automatiquement t’as moins de freins, quoi. Il a bien fait (de s’arrêter), on a perdu moins de temps, à peine un tour pour réparer le porte-moyeux, on avait déjà pas mal d’avance à ce moment-là, et on a pu être relax jusqu’à l’arrivée.”
Didier conclut avec un large sourire : “Des années plus tard, ça reste une victoire avec Ferrari, à Daytona, donc c’est très prestigieux, et puis, avec mes coéquipiers, je suis toujours le dernier pilote Ferrari à gagner une course à Daytona au général, c’est toujours bien !”

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