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Jean Rondeau et le destin

14. Apr 2020 
par Nicolas Pascual
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Jean Rondeau et le destin

Le destin ; Cette force supérieure qui établirait le cours des évènements et la disposition de l’univers de façon irrévocable. Certains y croient, d’autres non. Jean Rondeau, ne se voyait pas mourir vieux. Sa vie et son œuvre apparaissent comme un indice permettant de nous éclairer sur cette question existentielle.

Thinking … outiside the box

Lors du franchissement de la ligne d’arrivée des 24 Heures du Mans 1980 par la Rondeau-Ford M379 n°16, pilotée des mains de Jean-Pierre Jaussaud, accompagné de Jean Rondeau lui même, c’est une vie qui change, une histoire qui s’écrit. Un rêve venait d’être accompli. Jean, né au Mans, eu toujours l’envie de courir et de remporter la plus grande course du monde sur ses véhicules.

Mais là encore, le choix des termes est complexe. Quand l’on dessine des voitures étant gamin, doit-on appeler ça une envie, ou une vision ? Jean fut plus qu’un « passionné ». Il fut visionnaire, et pensa. Il pensa à sa maladie infectieuse touchant ses reins, depuis son plus jeune âge. Il pensa à la mort de son père.

Après avoir participé trois fois à sa course, qu’il aimait depuis sa plus tendre enfance, il décida de franchir le cap, comme si tout était écrit. Se rendre aux 24 Heures avec sa propre voiture.

Écrit dans le marbre

Il créa une association en 1975, l’ATAC, dans le but de financer la construction d’un prototype. Il rencontra Charles James, des tapisseries lyonnaises Inaltera. Le financement se fait, cinq mois plus tard, la voiture est construite. Tout était déjà imbriqué dans son esprit, comme s’il voyait parfaitement clair dans un environnement finalement abstrait.

Après des brillants résultats deux années durant, Inaltera s’efface. Les prototypes manceaux motorisés par le DFV V8 Ford s’appellent maintenant Rondeau. Quand l’on dessine des voitures performantes à son nom étant adulte, doit-on appeler ça une envie, ou une vision entretenue avec les années ?

Les éditions s’enchaînent, tout comme les victoires de catégorie. Mais Jean Rondeau n’est pas sur Terre pour cela. Ainsi, avant même de prendre le départ des 24 Heures du Mans 1980, avant même le calage de Jaussaud dans les derniers instants, avant même cette glissade spectaculaire sans rien toucher ; La course est déjà gagnée. Avec le recul, il ne semblait y avoir aucune autre issue possible.

The end.

Jean Rondeau décéda le 27 décembre 1985, au passage à niveau de Champagné. Bien qu’il  connut des heures sombres, comme la perte de son ami Jean-Louis Lafosse aux 24 Heures 1981 – sur l’une de ses voitures -, sa légende était écrite. Depuis le départ.

Il ne sert à rien de vivre éternellement, il faut ce que l’on construise nous survive. Quand des grands Hommes nous quittent, la même question taraude. Sont-ils morts ? La mort physique est triste et indéniable, certes, mais l’inspirante vision est éternelle.

Source: DR

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