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Casque bleu et main de Midas

10. Feb 2020 
par Nicolas Pascual
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Casque bleu et main de Midas

Les légendes racontées depuis les temps anciens ne sont pas vérifiables, mais elles offrent des images insaisissables. Le roi Midas, à son grand désarroi, transforma tout ce qu’il toucha en or. Ronnie Peterson fut autant magique, aussi beau, et aussi triste.

Plus rapide qu’une balle

Ronnie était la vitesse personnifiée, la fusion entre la machine et l’Homme, peu importe la voiture. Le suédois arrive en 1970, et montre en 1971 qui il est vraiment ; le décrire est impossible, il faut le voir. Le voir, pour appréhender sa vitesse naturelle indécente, son sens du contrôle des gaz inné. Il donne l’impression, en piste, d’être l’homme le plus rapide du monde et parfois, ne semble même plus toucher terre. Mais le cri torturé du Double Four Valve V8 Cosworth nous rappelle que c’est un pilote, soumis aux mêmes lois de la physique que ses concurrents. Mais bon, le doute persiste.

Son casque bleu orné de bandes jaune fait écho à ses origines. Ronnie, c’est un suédois, un vrai. Les gens sont différents par là-bas, dans le Nord. Ils donnent l’impression qu’aller vite, maîtriser les chevaux par centaines est aisé, facile, dans les gènes. De Jarno Saarinen à Henri Toivonen ; les magiciens ne se font pas rares à de telles latitudes.

Crinière et griffe d’or

Super Swede’ a écumé les pistes au plus haut niveau, de 1970 à 1978. D’abord sur March, puis chez Lotus et Tyrrell. Sa femme Barbro, sa chevelure, son charisme … c’était tout ça, un ensemble. Durant toutes ces années, il courut après le titre mondial. En vain. Cependant, il ne trahissait pas. Le plus spectaculaire, c’était Ronnie. Sir Jackie Stewart lui même s’avouait médusé lorsqu’il suivait le prodige, et n’éprouvait – comme tous – que du respect pour son illustre adversaire.

Puis vient 1978, le retour chez Lotus sous les ordres de Colin Chapman, et le Grand Prix d’Italie. Le départ dans la confusion, l’accident, la fumée, les flammes, le brouillard. Tout est confus. À la suite de complications, Ronnie Peterson rejoignit Saarinen et les autres le 11 septembre de la même année. Avec lui, ce fut une partie du cœur de toute cette foule enfantine transcendée par un tour de magie, qui s’en alla. Mais finalement, pas très loin. Car comme l’Étoile polaire, il brille sans cesse et illumine toutes les nuits les âmes nostalgiques en quête de souvenirs d’une époque révolue.

George Harrison, dans son ode à la F1 – Faster sortie en 1979 -, écrivit

Maintenant il est dans cet espace

que peu de gens partagent

à deux doigts du ‘ça passe ou ça casse’

quand il n’y a plus rien à perdre.

Ça lui va bien, ça, à Ronnie.

Source: DR

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