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Beltoise, un nom qui résonne toujours !

02. Jun 2019 
par Guillaume Alvarez
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Jean-Pierre Beltoise, un nom qui résonne fièrement dans la longue histoire du sport automobile français. Rouflaquettes, gouaille légendaire, bleu Matra : la simple évocation du nom suffit à raviver les souvenirs de ce pilote flamboyant qui dynamita les pelotons durant les « Golden Sixties » et une partie des années 70.

A l’image de John Surtees ou Mike Hailwood, Beltoise fut l’une des rares figures de l’histoire de la course à s’être essayé avec plus ou moins de succès aux compétitions sur deux et quatre roues. En moto, il remporta d’insolente manière 11 titres nationaux en l’espace de… trois saisons (1961-64) avant de se tourner vers la monoplace. Jean-Pierre gravit rapidement les échelons, alignant les titres en F3 (France, 1965) et F2 (Europe, 1968) avant d’accéder à la Formule 1 où il fut l’un des fers de lance de la célèbre aventure Matra International. Faisant souvent jeu égal avec son diable d’équipier Jackie Stewart, Beltoise termina la saison 1969 à la cinquième place au championnat du monde des pilotes avec 21 unités, sa meilleure campagne en catégorie-reine. Il dût pourtant attendre 1972 pour inscrire son nom au palmarès lors d’un Grand Prix de Monaco resté célèbre. Passé chez BRM, Jean-Pierre offrit ce jour-là au public monégasque et à ses adversaires un véritable récital d’équilibriste dans une course disputée sous un véritable déluge ! Quatrième sur la grille, il prit le meilleur envol au volant de sa P160B pour ne plus lâcher la tête, franchissant 80 tours plus tard le drapeau à damier avec… 38 secondes d’avance sur Jacky Ickx dont la réputation de « Rain Master » ne put rien face à la baraka du Français ce dimanche-là !

Près d’un demi-siècle plus tard, le nom de Beltoise reste intimement lié à l’histoire du Grand Prix de Monaco, l’un des événements sportifs les plus prestigieux au monde. Et le souvenir de cette victoire sous la pluie, la seule de Jean-Pierre en 89 Grands Prix, continue de se perpétrer grâce à son fils Anthony que j’ai pu rencontrer mi-mai dans le cadre de l’I-Pace eTrophy, du nom de la première série pour voitures de Tourisme 100% électrique créée par Jaguar et disputée en lever de rideau de l’E-Prix de Formula E. Nous sommes revenus sur l’exploit monégasque de son célèbre paternel.

« Je croise encore des gens dans les paddocks, un peu âgés maintenant, qui me disent ‘J’étais là à l’époque, je suis resté deux heures trente sous la pluie pour voir ton père gagner, » raconte brillante carrière en GT. « Je pense sincèrement que c’est une victoire qui a marqué le sport automobile français. Elle avait été disputée sous le déluge, pendant près de 2 heures 45. Et ce que mon père a fait est assez exceptionnel. Il faut se souvenir qu’il n’avait pas vraiment pas la meilleure voiture et avait un bras bloqué. Allez-y pour contrôler une monoplace de F1 avec un bras bloqué sous la pluie ! D’autant qu’il a battu Jacky Ickx ce jour-là, et pas qu’un peu (Rires) ! 

 « Encore aujourd’hui, le nom ‘Beltoise’ reste célèbre mais surtout très respecté, » ajoute-t-il. « Beaucoup de gens sont assez admiratifs de sa carrière. Mon père incarnait un peu le renouveau du sport automobile en France. C’était les années Matra, les ‘années bleues’. Il a eu beaucoup de succès et puis sa personnalité, son handicap du bras gauche ont sans doute un peu participé à façonner son personnage auprès du public. »

 

Source: Manou Zurini

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