"Une course que personne ne voulait gagner"
Riccardo Patrese se souvient du Grand Prix de Monaco 1982 où il remporte sa première victoire en Formule 1, dans une “course que personne ne voulait gagner”.
Patrese : “Au 75e tour, j’étais très prudent en abordant le virage du Loews, mais je ne pouvais pas maitriser la voiture et partais en tête à queue. Plus tard, certains diront que les commissaires m’avaient poussés. Je n’ai rien senti de cela. Je pense qu’ils m’ont un peu tiré en arrière, car j’étais dans une position dangereuse, bloqué au milieu de la piste. Puis ils m’ont lâché. Au moment où j’ai lâché les freins, la voiture s’est mise à rouler. Je l’ai laissé descendre et prendre de la vitesse, j’ai rentré la deuxième vitesse et le moteur s’est remis en marche – avec le Cosworth il était toujours assez facile de redémarrer de la sorte.”
Patrese continue : “Je ne savais pas que j’avais gagné le Grand Prix. Dans le dernier tour de Cesaris s’arrêtait, puis Pironi. Je croyais que la Williams de Rosberg était toujours devant, car je pensais qu’il m’avait dépassé. Donc, j’étais certain d’être deuxième. Lors du tour de décélération, tout le monde agitait des drapeaux, alors que moi je râlais car pensais avoir tout gâché. Je me souviens avoir pensé, ‘peut-être qu’ils sont contents de me voir deuxième et qu’ils trouvent que j’ai fait une belle course’, mais moi j’étais très très malheureux.”
“Je n’étais pas pressé de rejoindre le podium, car au briefing ils avaient dit que seule la voiture du vainqueur pouvait s’arrêter devant. Parce que je n’étais pas le vainqueur, je décidais de prendre Didier (Pironi) en stop. Je le déposais, mais au lieu de me laisser rejoindre mon stand, on me dirigeait vers le podium. Je ne comprenais pas. Je pensais que peut-être avaient-ils changé la procédure et voulaient les trois premiers. Mais seule ma voiture était là ! Pourtant, au pied du podium il y avait plus de trois pilotes; en plus de moi, il y avait de Cesaris, Pironi et de Angelis ! Suivait une grande discussion pour savoir qui était premier, deuxième ou troisième. Quelqu’un vint alors vers moi et se mit à crier, ‘Tu as gagné, tu as gagné.’ C’est à ce moment là que finalement j’ai réalisé …!
Riccardo Patrese termine : “Quand tu gagnes à Monte Carlo, il y a toujours une belle fête au Palais, et cette année-là était spéciale, parce que c’était la dernière année où la Princesse Grace était présente – elle décèdera dans un accident de la circulation en octobre de cette même année. J’étais encore fort jeune, et toujours un peu timide. Elle était très gentille avec moi, et essayait de me mettre à mon aise, dans cette situation nouvelle pour moi”.
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