Le goût du risque...
Le pilote français Patrick Depailler, perdait la vie dans un violent accident survenu le 1er août 1980 sur le circuit de Hockenheim à bord d’une Alfa Romeo de Formule 1.
Né en 1944, Depailler avait le goût du risque. Il recherchait des sensations fortes et adorait les frissons des activités risquées. Comme cela, il se sentait vraiment vivre.
Après avoir effectué ses débuts à moto, il devient champion de France de Formule 3 en 1971, puis champion de Formule 2 en 1974. Ses débuts en F1 avec l’écurie Tyrrell sont remarquables malgré une cheville fracturée.
Il gagne le Grand Prix de Monaco F1 en 1978 puis rejoint Jacques Laffite chez Ligier. Mais deux coqs dans la même basse-cour, ça fait des étincelles. Depailler gagne en Espagne, ce qui créé des tensions dans l’équipe. Profitant de quelques jours de repos, il est gravement blessé aux jambes quand son deltaplane s’écrase contre une paroi du Puy-de-Dôme.
Les jambes en piteux état (ses médecins parlent même d’amputation), Depailler doit subir de nombreuses interventions chirurgicales et suivre une rééducation stricte. Il n’a qu’un seul objectif : courir à nouveau en F1.
Depailler accepte l’offre faite par Alfa Romeo pour la saison 1980. L’Alfa 179 est une monoplace pataude, lourde, peu agile et propulsée par un V12 hyper fragile. En dépit de tous les exercices et la physiothérapie effectuée depuis des mois, Depailler apparaît au premier Grand Prix de la saison en Argentine terriblement amaigri et affaibli. Il se déplace avec des béquilles et le simple fait de mettre un pied par terre le fait hurler de douleur. Cependant, il parvient à piloter.
Avec l’aide de l’ingénieur/aérodynamicien Robert Choulet, il fait progresser la voiture. Il se qualifie septième en Afrique du Sud, puis troisième à Long Beach et septième encore à Monaco. Mais l’Alfa 179 est trop fragile et Depailler ne termine pas une course.
Des essais fatidiques : En juillet, il prend quelques jours de vacances et revient pour effectuer des essais sur le circuit de Hockenheim en préparation au Grand Prix d’Allemagne. L’ancien tracé de presque sept kilomètres de long est composé de très longues lignes droites entrecoupées de chicanes et d’un rapide virage à droite au fond du circuit, l’Östkurve.
Le 1er août, il est 11h35 quand le son aigu du V12 se tait soudainement. L’Alfa est sortie de piste dans l’Östkurve. La monoplace, qui roulait alors à 280 km/h, a inexplicablement filé tout droit sans négocier le virage. Elle s’est fracassée contre les rails de sécurité, s’est retournée à l’envers et a glissé sur plusieurs mètres. Patrick Depailler est mortellement blessé.
Il n’y avait aucun témoin dans le virage et personne ne sait ce qui est vraiment survenu. Il est possible qu’une pièce de suspension ait cassé juste avant l’impact. Il est aussi possible qu’une des deux jupes coulissantes des pontons de l’Alfa se soit déboitée et coincée, ce qui aurait brusquement annihilé l’effet de sol et provoqué la sortie de piste. Malheureusement, les restes de la voiture sont si endommagés qu’il est impossible d’affirmer avec certitude ce qui a provoqué l’accident.
Comme Jim Clark, Patrick Depailler a perdu la vie sur ce ruban d’asphalte tracé dans la forêt.
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